Voline à Arru, le 5 décembre 1944
Article mis en ligne le 16 janvier 2016
dernière modification le 1er février 2016

par SKS

« Je suis extrêmement pris Ecoute-moi un peu. Pour « vivre » je dois donner beaucoup de leçons, travailler au théâtre et à la maison d’éditions. Il y a des jours où je ne m’assois pas une minute chez moi. Exemples : Les vendredis de 8h30 à 10h30, leçon à St-Loup – à 2h, leçon aux 4-chemins – à 4h leçon Bd Chave – à 5h30 leçon chez moi – à 7h30 Théâtre. Je rentre à 10h30. (14) Les mercredis – 11h leçon – 2h30 leçon – de 4h à 7h maison d’édition – 7h30 théâtre – rentré à 10h30. » Les jeudis et les lundis sont équivalents, il ajoute : « … Même les Dimanches sont très pris (2 fois théâtre etc.). Les seuls jours relativement libres sont : le mardi et le samedi. Mais te rends-tu compte du travail que j’ai à faire pour la cause ?
1)organisation des groupes – 2) lecture (au moins des journaux pour être au courant) – 3) correspondance – 4) je suis chargé de faire une brochure – 5) de Paris on me demande des articles pour Le Lib. Il ne s’agit donc, mon cher Ami, ni de ma santé (elle reste bonne) ni… …etc… ». Un peu plus loin il complète sa pensée : « … Je comprends bien que tu n’as pas une minute à respirer. Mais tu as la satisfaction d’œuvrer uniquement pour la cause. Tandis que moi, je suis obligé d’arracher les heures de ce travail à celles du repos… Ah ! si j’étais Français !... »

PS : « … Ne précipite pas les choses avec mon travail à Toulouse… Je ne voudrais en aucun cas supporter une situation fausse ou équivoque. Je n’irai à Toulouse qu’à condition que mon travail là-bas soit absolument indispensable et que tous les camarades (les « zèbres » y compris15) … soient d’accord là-dessus, sans arrière pensée…[ …] Tiens absolument compte de ce que je dis, pas ? … »


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