André Arru : textes autobiographiques 1
Au revoir...
Article mis en ligne le 1er octobre 2008
dernière modification le 25 janvier 2013

Oui, je termine cet au revoir, pourquoi pas : à jamais ?

Parce que certains d’entre vous me rencontreront par ailleurs à l’orée de quelque réunion, d’autres au sein de quelque association où d’autres livreront le combat et/ou , malgré mes convictions désespérées je ne pourrai m’empêcher d’aller vibrer de quelques espoirs.

Espoirs de plus en plus inutiles puisque cinquante années de militantisme ne m’auront apporté aucun soulagement sur l’avenir de l’humain et de ce qui l’entoure.

Un profond découragement m’accable lorsque j’étudie l’hier et le demain de l’humanité. Par contre je suis rasséréné lorsque je remonte le cours de mon histoire. Je n’étais rien, jusqu’à l’âge de 24 ans ; jusqu’à 18 ans je n’étais qu’un élément livré à la société, prêt à tout, prêt à rien ! Et puis les circonstances aidant, j’ai pu me construire, devenir solide, faire face, contourner ou fuir ce qui pouvait me détruire. J’ai aimé beaucoup, j’ai haï un peu. J’aime toujours, je déteste encore. J’ai été aimé, je le suis toujours, on m’a haï, je dois l’être toujours. Ma vie a été faite de temps actifs et de très peu de temps morts.

A présent je ressasse des souvenirs, mais ils sont impérissables et donnent à ma vie présente et passée de quoi fortifier l’individu que je suis, qui à d’autres moments peste, rage, s’insurge contre cette vieillesse qui le diminue, le détruit. Mentalement je tiens le coup même si je longe en pensée les berges du « Styx ». Je vis beaucoup avec la pensée de la mort, sans crainte ni désespoir, comme un fait inéluctable auquel chaque être, chaque chose vivante devrait se préparer.

Vivre sa fin, la choisir, l’imaginer, c’est aussi reprendre tout au commencement : qui étais-je, que suis-je devenu ? Quels sont les rencontres, les incidents, les accidents, les lectures, les joies, les peines, qui ont modifié mon être mental et par conséquence physique ? Ce qui m’a sauvé : ma curiosité, le refus de croire.

(texte autobiographique d’André Arru)


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