Extraits de deux lettres d’André Arru à Jean-René Vicet
Le 31 décembre 1981
Article mis en ligne le 16 octobre 2012

par SKS

Le 31 décembre 1981 :

« …j’ai effectivement écrit le récit de mon insoumission de 1939 à 1948 à la demande de Madeleine Baudouin, prof. d’histoire et historienne pendant ses heures de loisir. Il est inclus dans une thèse de doctorat qu’elle a soutenue à la faculté d’Aix en Provence. sur une histoire de la résistance dans les Bouches-du-Rhône. De plus une partie de ce récit a été publiée dans « Libération de Marseille » de Pierre Guiral, préface de Gaston Defferre (parfaitement), Ed. Hachette Littérature.

Mais sois sans inquiétude, je n’intéresse ces historiens que parce que je suis un « cas ». Ma « résistance » n’a pas été la leur, ce qui fait dire à Guiral : « André ARRU, réussit à créer un petit groupe clandestin, strictement libertaire, hostile aux Allemands, au capitalisme, aux responsables de la guerre, à la dictature stalinienne. C’est à plaisir cumuler les ennemis…  »

Mon hostilité pacifiste, libertaire et militante ne m’a laissé aucune trace de sang sur les mains, elle m’a permis de sauver pas mal de gens à l’époque. C’est du reste pour cela que j’ai été arrêté en 1943 et non à cause de mon insoumission. »

Le 17 février 1982 :

« Maurice (Laisant, NDLR), à Toulouse alors, faisait partie du groupe clandestin en liaison avec nous. Deluret que tu connais par lettre faisait aussi partie d’un groupe clandestin de Villeneuve sur Lot.

Nous sommes les seuls – à ma connaissance – qui avons tenté de faire de la propagande active à cette époque et pour la Paix et pour la Révolution anarchiste. D’autres, à Paris par exemple, se sont réunis, mais ne voulaient pas agir. »