André Arru : Textes autobiographiques 3
A l’occasion de rencontres...
Article mis en ligne le 25 janvier 2013

C’est à l’occasion de rencontres avec des personnes engagées dans le combat social que je fus amené à entendre Sébastien Faure dans trois conférences qu’il donna à Bordeaux autour de 1933.
Des discussions, des réflexions, des lectures, des fréquentations en découlèrent. Cela se transforma d’abord en une participation aux activités du groupe puis en une adhésion bien assise. Ce qui me demanda entre un et deux ans.

J’arrivais au moment où se déclenchait l’affaire de stérilisation qui fit tant de bruit en France. L’ignorance et la bêtise des juges et des journalistes dans cette affaire firent beaucoup pour attiser mon militantisme. Cela m’amena aussi à me faire opérer par Bartoseck dès qu’il fut sorti de prison.
Assidu de l’Ecole Rationaliste créée et animée par Aristide Lapeyre, cela me permit d’améliorer mes connaissances et aussi de m’exprimer en public. En 1938/1939 mon activité fut accaparée par les Jeunesses Libertaires, la S.I.A., l’aide aux camarades anars dans leur lutte en Espagne, puis ensuite le soutien à leur évasion des camps de concentration français. J’avais été nommé, avec Laurent Lapeyre, secrétaire du groupe.

Dès 1938 Aristide Lapeyre, avec le concours de Duverger, avait commencé l’installation d’une école expérimentale nommée « L’envol » à Feugaroles dans le Lot-et-Garonne. Des locaux, du matériel, des espaces existaient. Le projet se voulait une suite à La Ruche de Sébastien Faure dont Aristide avait été un temps l’élève. L’école devait ouvrir le 1er octobre 1939… ! J’avais été emballé. Mon rôle fut surtout de trouver des participations financières.

C’est en 1939 que fut éditée (au nom des éditions Lucifer) une petite brochure dont j’étais l’auteur et qui s’intitulait : « L’Unique et sa Propriété de Max Stirner ».

D’autres tâches m’attendaient, mais ce n’était pas celles que j’avais envisagées puisque la mobilisation générale – à laquelle je refusai de répondre – transforma totalement ma vie. Je devins un clandestin, je changeai de nom, de profession, de lieu d’habitat, d’existence, mais je restai un militant actif.


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