« Aises et malaises d’une vie »
Article mis en ligne le 15 août 2013

par SKS

« AISES ET MALAISES D’ UNE VIE »

J’ai 82 ans ! Je les porte assez bien dit-on ! Il n’en est pas moins vrai que la vieillesse s’insinue en moi et me pénètre de partout. Malgré toute la vigilance que j’exerce pour retarder ses effets, elle gagne les interstices les plus microscopiques aux fins de conquérir la place convoitée. Je ne veux pas me retrouver grabataire et je m’active du cérébral et du physique pour conserver assez d’équilibre mental et de forces physiques pour conclure moi-même cette vie. Je partirai souriant si la dernière perception de mon être vivant doit être la constatation que j’ai échappé, encore une fois et pour la dernière, aux contraintes imbéciles du monde social.

Avec Sylvie, ma compagne, nous avons parlé de la mort comme nous parlons de la vie puisque la chose est indissociable. Je ne veux pas lui donner le spectacle de la décrépitude qui la ferait plus souffrir que ma disparition.

La vie ! Mais après tout qu’est-ce ? Un simple passage sur cette terre, plus ou moins long, plus ou moins douloureux. Je n’étais rien avant que le spermatozoïde de mon père pénètre l’ovule de ma mère, je ne serai plus rien lorsque mon cœur cessera de battre. Et si je pousse plus loin ce raisonnement, je peux penser avec une certitude qui tient de la raison et non de la croyance que l’avenir de l’humanité se résume dans ces quatre lettres RIEN. Parce que la terre rencontrera la queue d’une comète…

La vie, mais à tout prendre qu’est-ce ?
Un monde qui grandit d’un peu plus chaque jour
Des pères qui préparent la mort de leurs enfants
Un poing noir qui écrase des têtes
Le profit qui sans cesse affame le poète.


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