Cette dispute qui était la suite de bien d’autres fut la dernière. J’avais quinze ans. Je montai dans ma chambre, refusant de manger – pour punition je devais faire table à part. La porte fermée, je m’écroulai en sanglots sur le lit. A deux heures j’étais à mon travail d’employé de bureau.
Ni (...)
Mais à chaque dispute revenait cette envie ; chaque fois, en effet, ma grand-mère me reprochait d’avoir à m’élever en lieu et place de ma mère. Je répondais que je n’y étais pour rien. Ses reproches me révoltaient, c’était injuste, ce n’était pas moi qui avais choisi d’être là ou ailleurs. (...)
Mais cet individualisme qui me caractérise et que j’ai cultivé depuis que j’en suis conscient, je le dois, cela ne fait pas de doute, aux grands-parents qui m’ont élevé. Eux aussi étaient inclassables. Leur caractéristique étant la volonté d’indépendance, en s’isolant des catégories sociales (...)
Avec Sylvie, ma compagne, nous avons parlé de la mort comme nous parlons de la vie puisque la chose est indissociable. Je ne veux pas lui donner le spectacle de la décrépitude qui la ferait plus souffrir que ma disparition.
La vie ! Mais après tout qu’est-ce ? Un simple passage sur cette (...)
J’arrivais au moment où se déclenchait l’affaire de stérilisation qui fit tant de bruit en France. L’ignorance et la bêtise des juges et des journalistes dans cette affaire firent beaucoup pour attiser mon militantisme. Cela m’amena aussi à me faire opérer par Bartoseck dès qu’il fut sorti de (...)