André Arru et le refus de la violence – fut-elle révolutionnaire
Article mis en ligne le 2 décembre 2013

par SKS

Notre ami André Arru est fréquemment cité par Michel Perreaudeau dans son ouvrage « Anselme Bellegarrigue, le premier des libertaires » [1] ainsi que dans un article publié sur « Anarchisme et Non-violence 2 » [2] dont voici un extrait :

Les exemples abondent d’expressions militantes de la non-violence. Toutefois, une limite s’esquisse lorsque les circonstances l’imposent. C’est ce qu’affirme Louis Lecoin, connu pour son pacifisme et ses grèves de la faim :

« Ma non-violence, dans la société de fauves que nous subissons, n’est que théorique ; elle me conduit à souhaiter une harmonieuse cité toujours en évolution heureuse dans la douceur des rapports entre ses habitants, mais elle ne peut m’empêcher d’employer un peu de violence au besoin pour en détruire beaucoup. » (Liberté, n° 109, 1964)

Il fait écho au militant libertaire André Arru qui écrivait :

« Dans ses conclusions, la philosophie anarchiste refuse donc non seulement toute participation à des guerres de nation à nation, mais encore à toute guerre d’homme à homme, soit au moyen d’armes, soit au moyen de systèmes économiques, tout en acceptant la libération des exploités par la violence, l’assimilant au geste du condamné à mort qui tue son gardien pour tenter de fuir et par là de vivre. » (Le Libertaire, 2 décembre 1949)

Le plus souvent, la violence du révolutionnisme n’aboutit qu’à davantage de domination. André Arru note encore :

« Nous avons vu des révolutions se transformer en dictatures, d’ex-révolutionnaires prendre le pouvoir et devenir des tyrans, d’ex-victimes devenir à leur tour des bourreaux. » (La Libre Pensée des Bouches-du-Rhône, n° 49, 1981)